«Sans les transfusions, je n’aurais pas survécu» – Élodie Ménard

TÉMOIGNAGE. Fatiguée et amaigrie, Élodie Ménard a consulté un médecin en janvier 2009. Si elle s’attendait à un diagnostic de mononucléose, le verdict est tout autre: cancer du système lymphatique, stade avancé et il ne lui reste que deux semaines à vivre, tout au plus. De nombreux traitements de chimio, 27 transfusions sanguines et presque cinq ans plus tard, la jeune Granbyenne a un système immunitaire «normal», est policière au Service de police de Granby et est fière présidente d’honneur de la 17e collecte de sang des policiers et pompiers de Granby.

Un don de sang a une valeur inestimable pour Élodie Ménard: la vie. Si la jeune policière, en raison de son diagnostic de cancer sanguin, ne pourra jamais faire de don de sang, elle s’est donnée pour mission d’encourager les gens à faire ce don de vie. «Sans les transfusions, je n’aurais pas survécu. La chimio tue toutes les cellules, les bonnes et les mauvaises», dit-elle. Les transfusions permettaient donc à son organisme de se battre contre la maladie.

Et elle demande aux citoyens, même ceux qui ont peur, d’essayer ne serait-ce qu’une fois. «Vous savez, quand on reçoit du sang, ça fait mal parce que le sang est froid, ça pince. En plus, il me faisait la transfusion par une petite veine de la main. Ça durait deux heures chaque fois. Ça fait plus mal de recevoir du sang que d’en donner. Je demande juste de l’essayer une fois. L’essayer, c’est déjà comme sauver une vie. Je comprends si une personne n’est pas capable de l’essayer, mais qu’elle essaie! Et je remercie vraiment les gens parce que sans les dons de sang, je ne serais sûrement pas là», ajoute Élodie Ménard.

Si sa rémission doit être complétée en janvier prochain, Élodie Ménard a maintenant un système immunitaire considéré comme «normal». Malgré cela, elle ne correspondra jamais aux critères d’Héma-Québec. «Je ne peux pas donner du sang, mais j’encourage tout le monde à le faire. De cette façon, je remets ce que j’ai eu.»

La policière de 23 ans a été conscientisée jeune au don de sang par son père et son frère. «La première chose que j’ai demandé quand j’ai eu ma première transfusion, c’est si j’allais pouvoir donner du sang et on m’a dit non. J’aurais aimé donné ce que j’ai eu, mais je le redonne d’une autre façon.» Elle s’implique notamment auprès de Leucan et de la Société canadienne du cancer. «J’ai tellement reçu que c’est ma façon à moi de remercier pour ce que j’ai eu.»

Présidence d’honneur

La 17e édition de la Collecte de sang des policiers et pompiers de Granby sera sous la présidence d’honneur d’Élodie Ménard. «Élodie est une employée de la Police de Granby. Tout le monde a suivi son combat contre le cancer et ça nous touche qu’elle ait réussi à le vaincre. De plus, les gens ont tendance à penser que les transfusions ne touchent que les plus vieux, mais ça touche également les plus jeunes. Et Élodie est dans la fleur de l’âge», indique l’agent Guy Rousseau, porte-parole du Service de police de Granby.

La policière Ménard se dit fière d’être la présidente d’honneur. «Je le suis entre autres pour mon travail. J’ai travaillé très fort après mes traitements pour faire ce métier. Ça n’a pas été facile. Et en plus, je le fais dans ma ville natale», conclut-elle.

Curieux de savoir la route qu’emprunte le sang après son prélèvement? GranbyExpress.com a eu accès aux coulisses d’Hema-Québec.